mardi 2 novembre 2010

Peut-on voyager sans musique? (2e partie)

On peut aussi décider de ne pas écouter la musique que l'on consomme habituellement chez soi et de s'ouvrir aux sonorités qui s'offriront à nous. Après tout, chaque pays propose une variété de styles musicaux. Certains s'avèrent plus connus au plan international, comme la salsa, le raï et le J-pop, ce qui entraîne souvent leur subdivision en de nombreuses variantes, alors que d'autres se révèlent plus obscurs, comme le joropo, l'arabesk et la musique carnatique. Évidemment, « l'obscur » d'une personne peut constituer le « normal » de quelqu'un d'autre; cela dépend bien sûr de la culture d'origine de chaque individu.

En outre, quel plaisir de fouiller les rayons des magasins de disques ou des kiosques pour dénicher des artistes qui nous sont inconnus ou méconnus! Comme le groupe stambouliote Pinhani et son superbe İnandığın Masallar ou encore Maná. J'ai découvert Maná à force d'y être exposé un peu partout au Venezuela et j'ai fini par apprécier sa musique. Juste avant de quitter le pays, j'ai acheté l'album Amar es combatir à un vendeur de rue de Caracas. Aujourd'hui, Maná est un de mes groupes préférés. On ne sait donc jamais sur quoi on va tomber.

Enfin, même si je refusais d'apporter de la musique avec moi, même si je m'efforçais de ne pas en écouter, je serais bien obligé d'entendre celle qui joue dans les pays que je visiterais. Je me ferais ainsi « harceler » par les rythmes de reggaeton poussés à un volume ridicule dans les rues de Sanare. Je serais assailli par la musique tonitruante émanant des bars dans le secteur de la Rambla. Je rencontrerais des musiciens ambulants sur la place Jeema-El-Fna ou sur l'avenue Istiklal. La musique est partout, car elle est la trame sonore de la vie. Elle représente une des voies royales d'expression culturelle. Vouloir s'en priver est une erreur.